Inondation du ru de la Fonderie le 1er septembre 1987

"Il était une fois un charmant ruisseau "Le Ru de la fonderie" qui serpentait en Seine-et-Marne, dans la Brie Champenoise.  Il était formé de deux ruisselets: l'un prenant sa source dans la plaine près du village de Bassevelle, l'autre près de Bussières.

Après avoir traversé le Parc de Séricourt, il descendait par un charmant petit bois jusqu'à la Vallée, en cascadant joyeusement entre les pierres meulières et les grès.

Puis il atteignait le village d'Orly, niché dans le fond de la vallée du Petit Morin. Après trois virages assez marqués, il passait sous un vieux pont de pierres et serpentait à travers le village. Bordé de jolies frondaisons et de jardins ombragés. Il saluait au passage le petit lavoir et ses vieilles poutres. Après avoir passé sous un dernier petit pont, il filait presque tout droit, à travers les vergers et les prairies, jusqu'au Petit Morin dans lequel il se jetait allégrement.

Mais un jour, c'était le mardi 1er septembre 1987, vers 14h30, le ciel s'obscurcit subitement au point de devenir presque noir. Un orage terrible se déchaina, des pluies torrentielles s'abattirent sur toute la région. La plaine devint un immense marécage et les eaux s'écoulèrent en cataractes vers le petit Ru qui s'enfla, s'enfla démesurément...

En descendant dans la vallée, il arracha tout ce qui se trouvait sur son passage : branches, arbres, pierres, clôtures. Il buta sur les virages à l'entrée du village et se transforma en une énorme vague qui submergea tout sur son passage: ce fut d'abord le vieux pont de pierres qui s'effondra en un énorme gouffre, entrainant la chaussée de la route départementale et la cabine téléphonique; puis ce fut le saccage des maisons, des granges, des garages; l'eau entrait d'un côté, ressortait de l'autre, arrachant portes et fenêtres. Les cabanes à lapins, les poulaillers partirent à la dérive; les jardins furent submergés, nivelés; les bosquets arrachés; le lavoir disparut complètement disloqué. Ce fut partout la désolation.


Fort heureusement, il n'y eut pas de victimes à déplorer, mais 36 familles furent plus ou moins sinistrées. Les plus atteints avaient tout perdu de leurs biens ménagers, de leurs souvenirs accrochés au mur ou posés sur un meuble. Des voitures avaient été écrasées sous les garages effondrés, sans oublier le paysage à jamais saccagé.
Certes la vie a repris, les plaies se sont cicatrisées; un pont tout neuf en béton a remplacé le pont de pierres; le ruisseau a été élargi, des grès ont été empilés sur ses rives pour le canaliser; mais le paysage s'en est trouvé modifié et le ''Ru de la Fonderie" qui traverse désormais Orly est tout différent de l'ancien."

Texte tiré de l'album photo d'un habitant d'Orly

 

Dernière modification le jeudi, 18 avril 2019 14:09

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